Sauvegarde des vitraux de l’église de Saint-Victor

Saint-Victor, c'est l'un des 4 principaux hameaux historiques de la commune de Couffouleux sur les rives du Tarn. La paroisse date du moyen âge, et l'église de Saint-Victor a été construite en 1897.

L’association des Amis de l’église de Saint-Victor œuvre depuis 2017 pour soutenir la restauration de l’édifice et la préservation de ses trésors d’art sacré.

Avec le soutien de la municipalité et la bienveillance de la paroisse, l’association organise des concerts pour les Couffoulésiens et amis alentour pour collecter des fonds, afin de restaurer l’église, de l’ouvrir et ainsi permettre à ce lieu de redonner du lien social et fraternel.

Avec le temps, des infiltrations dans la toiture avaient endommagé les voutes dont celles des chapelles et du chœur. Mais grâce au dynamisme de l’association et au soutien actif de la municipalité, les toitures ont été réparées. Puis en 2021, l’association a mené un projet de grande ampleur avec l’Ecole Européenne d’Art et Matières (EEAM) d’Albi afin de reprendre tous les enduits intérieurs abimés par ces infiltrations. Beaucoup de personnes se sont mobilisées avec les membres actifs de l’association pour réaliser un travail d’échafaudage, de protection, de nettoyage et ceci de façon bénévole.

L’édifice vu de l’extérieur est caractérisé par son élégance avec un style néo-gothique, et à l’intérieur, l’église est aussi remarquable pour ses vitraux. Malheureusement, ces vitraux sont en train de se dégrader. Il faut absolument les entretenir pour ne pas les voir tomber pièces par pièces.

Les vitraux ont une durée de vie d’environ 100 à 150 ans. Nous entrons donc dans le cycle d’une réflexion de restauration. Ici, les vitraux ont été signés par l’atelier du Maître verrier Henri Fauré à Gaillac, en 1896. Ils constituent un témoignage du savoir-faire Tarnais.  

Un diagnostic a été réalisé par des ateliers spécialisés en 2021 et 2022. Il faut les restaurer maintenant ! Il faut restaurer l’ensemble des vitraux et apporter des solutions pour éviter le ruissellement le long du vitrail et le ventiler.

Nous devons faire appel à des spécialistes Maitre verriers et nous avons des devis qui indiquent que les solutions et travaux nécessitent un budget prévisionnel de 22800 euros.

Si nous ne faisons rien dans les années à venir, les vitraux vont poursuivre leur processus de détérioration avec des risques de chute des verres.

Cet édifice a la chance d’avoir à ce jour un ensemble complet de vitraux de Henri Faure, d’une belle qualité de peinture, il serait pertinent de les maintenir en bon état.

Pour ce faire, le Maître verrier qui a œuvré avec le concours des architectes des Bâtiments de France sur des sites historiques (cathédrale de Castres) à la création et restauration de vitraux préconise une restauration des réseaux de plomb de l’ensemble. L’avantage d’intervenir maintenant est qu’on compte peu de pièces cassées et que le travail est moins onéreux maintenant que dans quelques années où il y aura plus de pièces cassées, donc à reproduire à l’identique.

Dans l’abside du chœur, il y a 5 vitraux très colorés dédiés à Saint Arnaud évêque ; Sainte Anne ; Saint Victor, patron de l’église officier romain, mort en martyr au IVe siècle ; Sainte Colette Boellet et Saint Louis roi de France. Hormis le saint patron, ils correspondent à des prénoms portés dans la famille du baron d’André, le mécène qui a décidé de la construction au XIX siècle. On peut y voir les blasons de la famille.

Dans la nef et les chapelles, il y a 8 baies ornementales avec blason et armoirie

Et enfin, au-dessus du fronton, dans une structure géométrique en forme de rosace qui forme l’oculus central et qui éclaire l’entrée de l’église, se trouve une représentation sur verre du reliquaire de la sainte épine déposée au musée du pays Rabastinois.

L'état des vitraux est résumé par:

• Etat de conservation des éléments peints :

  Chapelle vitrail n°5 : 2 pièces cassées

  Nef vitrail n°9 : 1 pièce cassée

  Nef vitrail n°10 : 2 pièces cassées

• Etat du réseau de plomb :

  Le plomb s’altère, les points de soudure se fissurent, les mastics s’estompent et cela induit des infiltrations d’eau, des vibrations dues au vent.

  Le manque de protections provoque également des verres cassés ou fêlés à cause des malveillances, des intempéries et des oiseaux.

  L’altération commence à se percevoir, certains panneaux commencent à se déformer.

• Armatures métalliques :

  Les vergettes qui renforcent la solidité du panneau sont présentes mais les attaches de fixation commencent à se fragiliser.

  Restaurer le réseau de plomb permettrait de remplacer les attaches de fixation en fil de fer actuelles par des attaches en plomb soudées aux vitraux (plus résistantes) et de les nouer fermement aux vergettes préalablement brossées et passées à l’antirouille.

  En effet, la rouille se dépose sur les verres peints ce qui génère les grisailles sur le long terme.

• Étanchéité :

  Le mastic sur les barlotières est inexistant ou très vétuste sur un bon nombre de vitraux. L’étanchéité n’est plus assurée pour la salubrité du lieu. Les vitraux souffrent des vibrations dues aux rafales de vent notamment.

  Il est nécessaire de nettoyer les résidus de solins de mastic et de reprendre l’ensemble de l’étanchéité des barlotières pour stopper les vibrations et les infiltrations d’eau.

• Eaux de condensation et évacuation/ventilation de l’édifice

  En déposant l’ensemble des panneaux bas, il sera possible de créer une ventilation au droit de toutes les baies. Profiter de cette occasion pour façonner et installer des bavettes en feuille de plomb qui protégeront l’appui en recueillant les eaux et en les évacuant vers l’extérieur. Les bavettes permettent de protéger l’appui et l’enduit intérieur, recueillent les eaux et les évacuent.

Un exemple de la baie 5, dans la chapelle, est présenté avec des illustrations en fichier joint.

L’association des Amis de l’église de Saint-Victor qui n'a pas cessé de restaurer l'édifice a besoin maintenant d'un soutien financier pour continuer la préservation de ce patrimoine tarnais.